Voyant l'évolution de la profession de psychologue, depuis les conditions de la formation jusqu'à l'exercice concret du métier, il m’apparaît de plus en plus évident et de plus en plus nécessaire de créer ou de rejoindre des collectifs.
Et des collectifs qui ne soient pas virtuels, type réseaux sociaux, mais concrets, engageants. Cela me semble nécessaire pour soutenir un travail qualitatif -- qui dans notre métier passe par l'étayage, le partage et la confrontation -- mais aussi pour défendre une vision de ce travail.
Il en existe un certain nombr
e, au niveau national, la SFP, le Syndicat National des psychologues, la FFPP, trois organisations dont je suis les activités. Et depuis 2021, ça a fait pop dans tous les sens niveau militance, et nous avons le choix. Manifeste Psy, associations de promotion de l'Ordre, du remboursement des psychologues, Manifestes des psychothérapeutes, Convergence des psychologues en lutte, une vrai richesse permet de multiplier les points de vue.
Cependant, je pensais plutôt à des choses à l'échelle locale: des collectifs qui ne soient ni organisés par une logique marchande, ni par une logique amicale, ni par une logique explicitement militante. Mais plutôt par la volonté de mettre au travail, à partir de notre expérience partagée, une certaine conception du métier.
C'est la raison pour laquelle ces dernières années, j'ai participé à plusieurs collectifs, dans des places de participant, de membre du bureau, de sympathisant, de coordinateur, que je souhaiterai mettre en lumière.
Une association aujourd'hui dissoute, RPsyCly, qui réunissait des psychologues affiliés à l'UCLY mais était ouverte sur l'extérieur, et dont j'assurais le secrétariat et la vie éditoriale. Il y a eu une belle activité de journée d'études, un projet d'annuaire des psychologues, un site internet dont je n'arrive pas à retrouver la recette. Sans doute que les limites de la forme associative liée à l'Université a ouvert la voie pour des formes plus libres. Reste le travail.
Le laboratoire Junior du CRRPPC Fondé en 2018, il se veut un espace d'étayage des doctorants et d'expérimentations de formes. Au fil des ans, journées d'étude, webinaires, ateliers pratiques, communications, séminaires internes se sont développés sur cette base.
Le collectif Agora Ciné psy a pour fonction de valoriser l'activité de Ciné-débat à l'échelle locale. Dans un premier temps: informer le public de professionnels et étudiants sur ce qui se fait en la matière autour d'eux. Dans une second temps, créer des ciné-débats qui n'existent pas - une vingtaine à ce jour, dans des lieux variés. Dans un troisième temps, soutenir les liens entre recherche, écriture et cinématographie.
L' Association Lyonnaise pour une Clinique de l'Examen psychologique, qui a pour but de défendre une certaine vision du bilan psychologique, cognitif et projectif, où le sujet est considéré dans sa globalité. Cette association organise des séminaires de travail entre praticiens (autour de la restitution ; autour de l'anamnèse) et des journées d'étude très intéressante. J'y ai brièvement participé, mais elle me semble remarquable si vous faites du bilan clinique.
Ce groupe qui n'a pas de nom, ni de forme, ni d'existence réelle, autour de l'institution et de l'analyse de la pratique professionnelle.
Dans la foulée du Diplôme Universitaire d'analyse de la pratique et de régulation institutionnelle, nous avons classiquement évoqué l'idée avec quelques collègues de continuer à nous réunir pour penser ensemble cette pratique, à partir d'échanges, de textes, et de projets les questions institutionnelles.
Puis, cela n'a pas perduré, tout aussi classiquement. L'idée est revenue au fil des rencontres. Cela n'aurait pas été une association, mais plutôt une forme qui tendrait à converger vers l es organisations que se sont trouvé les groupes décrits dans cette page.
Une collaboration autour de pratiques qualitatives (comme l'AlCEP), des espaces d'étayage (comme le LJPPC), des espaces de production de savoir (comme les deux précédents), un annuaire partagé (comme R Psy Cly) pour contourner les grosses plateformes. Mais avons nous envie de partager ?
Depuis 2023, je fais partie d'un atelier d'écriture d'articles en psychologie, ouvert, sur la base d'un projet et d'une participation minimale, à des étudiants, professionnels, doctorants, enseignants, chercheurs. L'entrée se fait par cooptation, en veillant aux équilibres.
C'est un atelier qui est organisé autour d'un séminaire mensuel en visio où nous passons en revue deux textes, une heure chacun pas une minute de plus, et un temps asynchrone, avant et après, où il est possible de commenter le même texte avec une grille de relecture.
Ceux qui publient dans l'année payent une tournée, ou se partagent une tournée. .
La présentation et la structure de son texte est facilitée par une grille de présentation. Comme tous les éléments présentés ici, c'est open source, le modèle peut-être copié, les outils sont disponibles à tous.
