· 

Reprise de l'activité post confinement

"Je suppose qu'un chien à trois pattes est toujours un chien.

Il faut juste qu'il apprenne à marcher autrement."

Michael Stipe

 

 

(Le 5/06/2020, en voulant mettre à jour mes horaires de cabinet sur mon site, j'ai commencé cette introduction en forme de bilan. Je me suis dis que je pourrais pas faire pire que d'autres, mais comme dans l'utilisation de l'illustration, il faut entendre une démarche légèrement ironique dans l'ambition de penser quelque chose de la période en cours.)

 

Dans une lettre saisissante lue sur France Inter, Michel Houelbecq a dit un certain nombre de chose. Il en a été surtout retenu la formule habile, "Je ne crois pas une demi-seconde aux déclarations du genre 'rien ne sera plus jamais comme avant'. Au contraire, tout restera exactement pareil", (...) "nous ne nous réveillerons pas, après le confinement, dans un nouveau monde; ce sera le même, en un peu pire."

 

Mais il ajoutait aussi: "Le coronavirus, au contraire, devrait avoir pour principal résultat d’accélérer certaines mutations en cours. Depuis pas mal d’années, l’ensemble des évolutions technologiques, qu’elles soient mineures (la vidéo à la demande, le paiement sans contact) ou majeures (le télétravail, les achats par Internet, les réseaux sociaux) ont eu pour principale conséquence (pour principal objectif ?) de diminuer les contacts matériels, et surtout humains. L’épidémie de coronavirus offre une magnifique raison d’être à cette tendance lourde : une certaine obsolescence qui semble frapper les relations humaines."

 

Pour pessimiste qu'elle soit, la formule est rassénérante quand on nage dans un océan de stupidités. Les mouvements sociétaux de confinement et déconfinement ont en effet produit une masse de flux - la formule est laide, lourde, intentionnellement - d'informations/sensations/actions énormes, allant de l'exposition publicitaire à des initiatives techniques et scientifiques parfois hasardeuses, en passant par des protocoles d'Etat successifs. Cela a eu des effets importants sur nos pratiques, avec notamment la fermeture du cabinet pendant plusieurs mois pour ce qui est du présentiel, des perturbations des conditions des suivis individuels ou du travail institutionnel, une réduction de l'activité. Ce qui laissait du temps pour penser. Cependant, je ne voulais pas reprendre l'activité, ni en dire quelque chose, avant d'être suffisamment à l'aise avec tout cela, à peu près clair dans mes réflexions, pour ne pas ajouter aux flux des discours inconsidérés.es mouvements sociétaux de confinement et déconfinement ont produit une masse de flux - la formule est laide, lourde, intentionnellement - d'informations/sensations énormes, allant de l'exposition publicitaire à des initiatives techniques et scientifiques parfois hasardeuses, en passant par des protocoles d'Etat successifs. Cela a eu des effets importants sur nos pratiques, avec notamment la fermeture du cabinet pendant plusieurs mois pour ce qui est du présentiel,  des perturbations des conditions des suivis individuels ou du travail institutionnel, une réduction de l'activité. Ce qui laissait du temps pour penser. Cependant, je ne voulais pas reprendre l'activité, ni en dire quelque chose, avant d'être suffisamment à l'aise avec tout cela, à peu près clair dans mes réflexions, pour ne pas ajouter aux flux des discours inconsidérés.

 

 

 

REMARQUES LIMINAIRES

 

La période m'a conforté dans quelques hypothèses préalables, pour ce qui concerne la pratique libérale:

 

- A de rares exceptions près, la présence physique du thérapeute est importante. Donc, soyons clairs: la téléconsultation était pour moi un mal nécessaire, certainement pas une option durable. Même pour des personnes qui tireraient bénéfice de moments temporaire en télé-consultation, la possibilité de se rencontrer avant, pendant ou après, dans un cabinet dédié à une psychothérapie en présence, n'est vraiment pas à exclure. Les nombreux promoteurs de la e-psychologie, vendeurs de software, plate-formes ubérisantes et expérimentateurs à la petite semaine, qui considèrent pour des raisons économiques ou idéologiques, que la modernité réside dans la technologie, que cela donne accès au soin à de nouvelles personnes du fait de la flexibilité et de la réduction des coûts, se fourvoient selon moi.

 

- En l'état actuel de la technique et des liens, il y a, comme dans l'éducation, beaucoup plus de décrochage, d'isolement, de baisse qualitative et de marginalisation que de démocratisation et de création. Nous avons les mêmes mouvements dans l'éducation et le monde du travail, de faire croire que l'innovation soit uniquement à rechercher là. Ce qui donne des arguments fallacieux du genre: la technique est moins coûteuse et plus souple, donc de nouveaux patients vont en bénéficier. Il faut entendre plutôt: nous allons supprimer des structures lourdes et coûteuses comme les services publics de santé mentale pour les remplacer par des opérateurs libéraux qui géreront des plateformes virtuelles.  Nous pourrions soutenir que la véritable modernité, la véritable rupture, serait plutôt de donner un temps long à un lien réel, et que le coût important est un investissement en matière de prévention à long terme.

 

- A une époque où  l'autopromotion de soi, le "personnal branding', les réseaux virtuels et l'obsession de la continuité (pédagogique, thérapeutique, institutionnelle) règnent, je vois beaucoup de collègues et d'institutions afficher fièrement sur les réseaux sociaux leurs expérimentations avec Skype et autres logiciels. L'idée que c'était "intéressant", que ça ouvre des "perspectives", ressort beaucoup. J'aurais plutôt envie d'en tirer le constat suivant, qui me semble assez équilibré: nous n'étions pas préparé à cela, pas formés, pas outillés, sans référence, et au mieux nous avons bricolé. Trop, trop vite, trop mal. L'époque étant à la glorification de l'adaptation et de l'auto-entreprise, certains peuvent trouver ces bricolages excitants ou inévitables. J'ai plutôt tendance à le situer quelque part entre le difficilement acceptable et le légèrement risqué. Je tenais donc à m'excuser des ratés éventuels (par exemple des dates de reprises annoncées trop tôt) que cette période a occasionné. Aucune idée si les choix fais ( pas de nouveaux patients dans ce contexte, interruption du présentiel dès l'annonce du confinement, temps de reprise en présentiel décalé dans le temps) sont les bons.

 

- Seul élément positif, il me semble, le constat d'une émancipation accrue des personnes qui consultent un psychologue, une légère modulation de l’asymétrie. La situation laissait le choix entre pause dans le suivi et continuité, des rythmes nouveaux se trouvaient, des choix s'opéraient. Les arbitrages difficiles que nous avions à faire - vaut-il mieux une consultation en vidéo avec une Wifi défaillante ou traverser tout Lyon pour se parler avec un masque, qu'est-ce que j'en sais, moi ? - se faisaient en association. Je pense vraiment que pour une part cette émancipation a été positive, que pour une autre c'est un masque poli au chaos ambiant. Serait-ce que je suis pas un bon vendeur de ces techniques, mais plusieurs personnes ont souhaité attendre le retour du présentiel pour continuer. Nous verrons comment les choses peuvent reprendre et se renouer, comment des choses ont progressé in abstentia.  

 

- Le lien avec les institutions est à la fois ténu - le débranchement fut assez soudain - et solide - les conventions font que nous aurons l'assurance de travailler autrement.  L'Etat et la Région ont vraiment joué leur rôle de soutien au secteur libéral, nous permettant de travailler sans inquiétude pour la pérennité des cabinets. C'est important, à deux niveaux: accueillir tranquillement / trouver une tempérance entre libéralisme et soin.

 

- Nous avons eu énormément de fantasmes et de projections, de manière extrêmement précoce parfois, sur ce qui, de cette expérience serait "traumatique", et en quoi le monde allait radicalement se transformer.  L'expérience clinique montrait que pour les personnes et institutions rencontrées, les choses étaient finalement beaucoup plus complexe que cela. Il faut se garder des généralités, envisager que dans l'après-coup nous pourrons tirer des conclusions. Pas avant. 

 

 

 

ORGANISATION PRATIQUE

 

A partir du 8 juin 

 

  • Reprise du cabinet en présentiel - selon un protocole défini avec les autres membres du cabinet 
  • Possibilité pour les personnes de continuer en téléconsultation
  • Accueil de nouveaux patients, cf la page contact
  • Echange avec les institutions (en visio-conférence éventuellement) pour mise en place d'analyse de la pratique à la rentrée

 

Vacances d'été

 

  • Le cabinet sera fermé du 29 juin au 5 juillet, puis du 15 au 30 août.
  • Pendant ces absences, mon collègue, Gabriel Gardien, sera présent, pour les nouvelles consultations.
  • Du 24 juillet au 15 août, les horaires seront aménagés, avec plus de souplesse dans les plages

 

 

Rentrée 2020

 

Les horaires seront inchangés

 

Lundi 17 h / 20 h: Consultations ponctuelles, premiers rendez-vous, supervision individuelle et de groupe.

 

Mardi: 18 h -20 h Consultations ponctuelles

 

Mercredi journée : Créneaux de psychothérapie

 

Vendredi: 18h - 20h : Consultations ponctuelles, créneau de psychothérapie, supervision individuelle et de groupe.

 

 

Interventions en institutions:

 

Jeudi matin et après midi

Mardi après midi

 

 

 



Contact
Contact

 

Cabinet pluridisciplinaire Garibaldi

255 rue Garibaldi 

69003 Lyon

  

 

Changement du numéro: 06 66 52 70 33

 


Accès


Le contenu Google Maps ne s'affiche pas en raison de vos paramètres des cookies actuels. Cliquez sur la politique d'utilisation des cookies (Fonctionnels) pour accepter la politique d'utilisation des cookies de Google Maps et visualiser le contenu. Pour plus d'informations, consultez la politique de confidentialité de Google Maps.

Métro D: GARIBALDI

Métro B : SAXE GAMBETTA

C 11 : BIR HAKEIM

C25 et C7 : GARIBALDI - GAMBETTA